Argument d’autorité : le cas Vandana Shiva

Vandana Shiva est une figure anti-OGM majeure, principale dénonciatrice d'un lien supposé entre suicides de fermiers indiens et coton OGM. Indienne, scientifique, féministe, elle inspire la confiance sur ce sujet. Mais est-ce justifié ?

Vandana Shiva, “héroïne environnementale” selon le Time Magazine , “déesse écolo” pour l’Obs , “déesse des semences” chez National Geographic . En 2010, Eve Ensler (auteure des Monologues du vagin) la plaçait pour Forbes parmi les sept féministes les plus puissantes . Aujourd’hui, elle cumule plus de 41 400 followers sur Twitter et 35 700 likes sur Facebook . Elle est incontestablement une des figures incontournables des mouvements anti-OGM et anti-Monsanto, au sein desquels “on ne la présente plus” . C’est notamment à elle, principalement, que l’on doit le mythe selon lequel les fermiers indiens se suicideraient en masse du fait de Monsanto et du coton OGM.

Et si ce mythe a si bien pris, c’est parce que Vandana Shiva est aussi un exemple typique de la figure d’autorité : lorsqu’elle parle, on l’écoute, et on la croit. Ses propos sont rarement remis en cause. Mais pourquoi ? Au-delà de son indéniable charisme, je dégage trois éléments qui leurrent l’esprit inattentif, trois éléments qui, lorsqu’on les creusent, perdent toute leur puissance : son indienneté, son féminisme, sa scientificité. Nous explorerons ces trois facettes, comblerons un peu des zones d’ombres qui leurs donnent toute leur aura, avant de montrer – en citant Vandana Shiva elle-même – que non, elle ne peut clairement pas être crue si aveuglément.

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